Pourquoi un paganisme au XXI° siècle ?

Publié le par Grimbeorn

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Il est vrai que parler de paganisme au 21ième siècle peut prêter à sourire. Comment une spiritualité aussi vieille que l’humanité et qui n’a laissé que peu ou prou de traces écrites pourrait-elle s’épanouir dans notre ère moderne et technologique ?

Et pourtant… Pourtant des millions de gens entendent à nouveau résonner la voix des déesses et des dieux d’autrefois. Images archétypales profondément enracinées dans l’inconscient collectif, les divinités millénaires n’ont cessé d’être présents en nous. Esprits immortels, ils n’ont cessé de murmurer à l’oreille de ceux qui voulaient être conscient de leur existence, présents au cœur de la pierre et de la rose, dans le souffle des animaux et du vent, dans la lumière des étoiles et du soleil, dans l’éclat de la lune et du cristal, dans la toile de la destinée et dans le cœur des hommes.

Souvent, le manque fait prendre conscience de la carence. Dans une société ayant passé de l’oppression culpabilisatrice à la déshumanisation mercantile, le manque de dieux résonne comme le glas d’une déchirure. De plus en plus d’âmes sentent le désir irrépressible d’entamer une quête personnelle vers la Source.

Druides en partance pour Avalon, Sorcières et Sorciers dansant au son de la flûte du dieu cornu et au rythme de la Déesse Mère, Vitkis aux runes flamboyantes, Chamanes en transe, Mages aux rituels complexes, tous cherchent la Voie de l’accomplissement personnel, tous cherchent le Chaudron de la Connaissance, unis par l’amour de la Nature et le respect de l’autre. Chaque déesse est une main tendue, chaque dieu est un chemin et chaque quête est différente mais tous savent que le but est le même : la découverte de la Source Primordiale prenant naissance aux tréfonds de l’âme.

La richesse du paganisme moderne vient de son extraordinaire diversité. Ici, pas de dogmes oppressants, pas d’interdits, pas de centralisation dictatoriale, mais une multitude de chemins se croisant et possédant chacun sa cohérence. Tous se rejoignent pourtant sur l’importance de la Nature, notre Mère à tous, peuplée et vivante. Image de la Déesse, l’humanité en est venue à la répudier, à la souiller. En tant que païens, nous en prenons soin, nous la révérons et nous l’aimons, chacun à notre manière, sans fanatisme, sans politisation mais avec la sincérité franche de celui qui donne.

La notion de polythéisme est une affaire personnelle comme l’ensemble des sujets de la philosophie païenne. Certains croient en la multiplicité des dieux, d’autres le vivent comme une polysémie d’approche de l’Unité primordiale. Certains y voient un panthéisme, d’autres l’expriment à la façon animiste. Peu importe, les conceptions ne se heurtent pas, les contradictions sont sources d’enrichissement. Dans le monde païen, on ne s’enferme pas dans les concepts ou les définitions qui sont comme des pièces humides dont on ne peut sortir. Non, ici, on aime respirer le grand air de la mer et de la plaine. Le bruissement du vent dans les arbres chante davantage que les mots abscons. L’intellect sert à transcrire un vécu pas l’inverse. Les mots sont imparfaits et faibles lorsqu’il s’agit de décrire les subtils mouvements de l’âme. Alors, on préfère le partage aux conflits stériles, chaque dieu en vaut un autre et nul d’entre eux n’a besoin de texte ou de prophète pour s’exprimer car leurs voix résonnent dans l’Univers pour qui sait entendre.

Plus que jamais, dans un monde qui étouffe sous le fanatisme et le matérialisme, le paganisme a sa place. N’ayant jamais disparu, il croissait sous la Terre, attendant l’heure pour rejaillir et fleurir. Cette heure est venue…c’est l’Aube des Dieux.

Par Hialmar Gadarn, publié sur le forum «La ligue wiccane éclectique »

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G
<br /> Bravo, magnifique, merci...<br /> <br /> <br />
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